Visites

Malaga vit dans l'attente de l'ouverture de l'hypothétique Musée Picasso chaque année reportée. Alors à défaut de grives, voici quelques nourritures spirituelles.

Le Musée des Beaux-Arts, futur Musée Picasso

Dans l'écrin du Palais des comtes de Buenavista, une construction Renaissance, ce musée présentait une modeste collection sur deux étages. On y trouvait les classiques parmi les classiques. Parmi les œuvres, on relève un Ecce Omo et une Vierge de Luis de Morales, un Saint-François de Murillo et, enfin, le Martyre de la saint Barthélemy de Ribera.

De Picasso (qui vécut d'ailleurs peu de temps à Malaga), le musée se faisait légèrement l’écho en lui consacrant une salle comprenant quelques dessins et de petites toiles (Mes dessins d'Antibes ou Deux Vieillards). Toutefois, l’année prochaine, les 182 œuvres (et non des moindres) rachetées à la belle-fille du maître, agrémenteront le tout nouveau musée Picasso. Certains des maîtres de Picasso comme Muñoz Degrain ou Antonio Moreno Carbonero auront également droit de figurer dans le musée.

A l'heure où nous rédigeons ce guide, de nombreuses toiles ont été décrochées du musée des Beaux-Arts pour figurer à leur nouvelle adresse : le couvent de la Trinité, Calle Calzada de Trinidad. Cependant certaines œuvres sont exposées au palacio de la Aduana. Plaza de la Aduana. Ouvert ma 15h-20h, me-ve 9h-20h et sa-di 9h-15h, entrée libre, tél. 952 21 36 80.

L'Alcazaba

Cette impressionnante forteresse qui domine la ville et les arènes de la Malagueta a été edifiée au XI^e siècle. Sa structure épouse fidèlement les contours de la colline. Deux enceintes forment sa protection. Nombre de travaux d'amélioration se sont poursuivis jusqu'au XIV^e, notamment sous Yusuf I^er. Un savant système de murs offrait de belles suées aux assaillants de cette résidence des émirs arabes. Petit à petit, au cours de la visite, on prend de la hauteur car l'Alcazaba est constitué par une succession de terrasses qui prennent appui sur la colline du Castillo de Gibralfaro. N’hésitez pas à déambuler dans les patios (del Aljibe, de la Alberca, de los Naranjos) et y observer la Tour de l'hommage encore relativement bien conservée. Le centre de l'Alcazaba accueille le musée archéologique malheureusement en rénovation. Derrière l’Alcazaba et relié à elle par la muraille, on trouve le Castillo de Gibralfaro qui comporte un parador avec une belle terrasse (beau point de vue sur l'ensemble de la baie).

Le théâtre romain

Découvert en 1951, ce superbe théâtre de pierre blonde a été recouvert par les Maures lors de leur arrivée dans la ville. On trouve plusieurs marbres d'origine espagnole, italienne et africaine. Ses gradins tirent naturellement profit de la colline du Gibralfaro. A l'origine la scène était recouverte par un toit. Avec l'Alcazaba toute proche et le castillo de Gibralfaro, le théâtre romain clôt les quelques monuments intéressants dont la ville tire si mal parti.

La cathédrale

La cathédrale de la Encarnación, tel est son nom, occupe l'emplacement de la principale mosquée de la ville. Durant la première moitié du XVI^e, les chrétiens décident d’entamer la construction de la cathédrale. Pour des raisons assez obscures de manque de financement lors du XVIII^e, elle n'a jamais été terminée ce qui explique la présence d'une seule tour et cette impression de déséquilibre de la façade. Elle a donc hérité du terme peu heureux de La Manquita (manchote). A l'intérieur, deux superbes chapitres d'orgues de plus de 4000 tubulures constituent le clou de la visite. Les instruments sont en état de marche et, mélomane ou non, si vous passez lors d'une répétition vous serez sûrement conquis. Le mobilier ecclésiastique est également remarquable pour l'étonnant travail du bois des sièges autour de l'autel. Le retable pré-baroque de la chapelle de l'incarnation vaut également d'être admiré. Un jardinet permet d'accéder au Sagrario, où subsistent quelques restes de l'ancienne mosquée.

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